Combien y a-t-il d’entreprises en France?

Le nombre d’entreprises en France varie selon les sources, chaque institution appliquant ses propres critères pour définir et recenser les entreprises

Les différences importantes dans les chiffres du nombre d’entreprises en France selon les sources s’expliquent par les périmètres et méthodologies variés utilisés pour les comptabiliser.

Par exemple, l’INSEE, dans son fichier basé sur le Répertoire des Entreprises et des Établissements (REE),exclut certaines catégories d’unités légales, comme les associations sans salarié ou les entités relevant du secteur « administration publique », ainsi que certaines unités non marchandes. Cette approche conduit à un chiffre plus restreint. Ainsi, un cabinet dentaire regroupant plusieurs dentistes entrepreneurs individuels, chacun ayant un SIREN, sera comptabilisé par l’INSEE comme une seule entreprise correspondant au cabinet.

Les greffes des tribunaux comptabilisent toutes les entreprises immatriculées au Registre du commerce et des sociétés (RCS), mais excluent les agriculteurs non commerçants, les artisans individuels et les professions libérales. La DGFiP adopte un périmètre plus large, en incluant toutes les entreprises imposables à la TVA, mais en excluant celles non soumises à cet impôt, ce qui explique un chiffre intermédiaire. Enfin, les données de la base SIRENE, approche maximaliste, inclut le nombre total brut de SIREN actifs, sans exclure les radiations au RCS.

Dans la méthodologie atometrics, la méthode recense les SIREN actifs dans la base SIRENE (toutes catégories d’entreprises et tous secteurs d’activités), mais exclut les entreprises radiées au RCS en utilisant les données du BODACC pour prendre en compte le décalage qui peut exister entre un évènement radiation) et la prise en compte de ce dernier dans SIRENE.

Ces variations reflètent donc les différences fondamentales dans les définitions, les périmètres et les critères adoptés par chaque institution. Elles soulignent aussi l’importance de préciser le contexte et les exclusions lorsqu’on interprète ces données.

Ce graphique montre la forte croissance du nombre d’entreprises et d’établissements en France entre 2008 et 2020, selon les données issues du Répertoire des entreprises et des établissements (REE) publiées par l’INSEE. Sur cette période, le nombre d’entreprises a plus que doublé, passant de moins de 3 à 6,5 millions, une évolution soutenue notamment par la création du statut d’auto-entrepreneur en 2009. La différence entre les courbes du nombre d’entreprises et d’établissements reflète les entreprises disposant de plusieurs sites ou implantations.

Les données définitives, disponibles sur le site de l’INSEE, portent sur les unités légales et organismes en activité au 31 décembre 2020, situés en France métropolitaine et dans les départements d’outre-mer (y compris Mayotte). Il est important de noter que le dispositif REE, à l’origine de ces statistiques, a été arrêté en 2020. Il a été remplacé par le système SIDE, qui ne produit plus de statistiques sur le stock d’entreprises, mais uniquement sur les créations.

Enfin, ces chiffres doivent être interprétés avec précaution. L’INSEE souligne que des difficultés méthodologiques, notamment pour recenser les cessations d’activité, peuvent affecter la fiabilité des données. En conséquence, l’institution déconseille de comparer directement les stocks d’une année à l’autre.

Source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/7640349?sommaire=2544975

Source : base SIRENE, retraitement atometrics.

Focus : le régime des auto-entrepreneurs

Introduit en 2009, ce statut a fortement augmenté le nombre d’entreprises enregistrées. Cependant, beaucoup de ces auto-entrepreneurs n’ont qu’une activité marginale ou occasionnelle, ce qui complique les comparaisons.

Les chiffres d’atometrics sont issus de la base SIRENE, qui constitue la seule source exhaustive permettant de recenser toutes les entreprises en France, tous secteurs et statuts confondus. Ce choix est essentiel pour offrir une vision complète et objective du marché, notamment pour analyser les très petites entreprises (TPE), souvent sous-représentées dans d’autres bases.

Afin de garantir une image économique fidèle et actualisée, les données ont été retraitées pour exclure les établissements radiés ou fermés, bien que toujours présents dans SIRENE en raison des délais de mise à jour. Ces retraitements s’appuient notamment sur un croisement avec la base BODACC (Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales), qui permet de mieux identifier les cessations d’activité et d’affiner les chiffres. Grâce à ces ajustements, les données reflètent de manière plus précise la réalité économique observable. Fin 2024, on comptait ainsi plus de 14 millions d’unités légales (SIREN), regroupant un peu moins de 16 millions d’établissements (SIRET), tous types et secteurs confondus, incluant les autoentrepreneurs, les professions libérales, les exploitations agricoles, et autres formes d’activité.

Source : base SIRENE, retraitement atometrics.

Source : base SIRENE, retraitement atometrics

Définitions : https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1057

Source : base SIRENE, retraitement atometrics

Source : base SIRENE, retraitement atometrics.

Comprendre le nombre et la répartition des entreprises en France est essentiel pour :

• Les politiques publiques : Soutenir les TPE-PME, développer des stratégies régionales.
• Les analyses économiques : Évaluer la santé économique du pays.
• Les entrepreneurs : Identifier les opportunités de marché.

Il est crucial de mettre à jour ces données régulièrement pour suivre les évolutions du tissu économique.

Le dénombrement des entreprises en France, bien qu’essentiel pour comprendre la dynamique économique du pays, reste une tâche complexe en raison des méthodologies et des définitions variées utilisées par les différentes institutions. Ces divergences illustrent l’importance de contextualiser les chiffres pour en tirer des analyses pertinentes et appréhender la richesse et la diversité du tissu entrepreneurial français.