L’évolution de la ville de Paris pour les entreprises : quel avenir pour le commerce ?

Tour d’horizon des défis et leviers pour penser le commerce de demain

Publié le 28 juillet 2025 Analyse des territoires I Rédigé par Océane Lenain

Quelques éléments de contexte

Paris est souvent perçue comme une ville dynamique, commerçante, dense, un espace de toutes les opportunités. Mais qu’en est-il réellement pour les entreprises de proximité qui en constituent la trame fine ? Derrière les devantures, que disent les données sur la vitalité économique de la capitale ? C’est pour répondre à cette question que nous avons mené une étude approfondie sur les commerces de proximité à Paris couvrant la période 2018 à 2025. Cette analyse, récemment citée dans l’ouvrage Mutations, dresse un portrait contrasté du tissu commercial parisien : une densité exceptionnelle, mais un vieillissement, une fragilité croissante et une dynamique transactionnelle en berne. Dans cet article, nous vous livrons les enseignements majeurs de cette étude.

Paris reste dense mais se renouvelle moins

Paris conserve sa place à part dans le paysage économique français : la densité de commerces de proximité (nombre d’établissements pour 1000 habitants) y est nettement supérieure à la moyenne nationale. En effet, la densité d’établissements dans les métiers de proximité atteint 79,8 établissements pour 1 000 habitants au T1 2025. En comparant avec la période pré-covid (T4 2019), on observe une augmentation de la densité, qui était de 65,3.

Cependant, cette croissance est légèrement inférieure à celles des autres villes françaises (Lyon ou Marseille par exemple). Le tissu économique croit donc moins rapidement qu’au sein des autres géographies.

Un indicateur alerte : l’âge médian des établissements parisiens est en hausse. Cela signifie que Paris crée moins de nouveaux commerces qu’avant. En d’autres termes, le tissu se renouvelle plus lentement, laissant penser à une forme d’essoufflement entrepreneurial ou à des barrières d’entrée plus fortes.

L’âge médian tous commerces de proximité atteint 6,8 année au T1 2025 vs. 6,3 avant la crise sanitaire du covid-19. Cette augmentation de l’âge est notamment visible pour les commerces non alimentaires, les restaurants cafés bars et les commerces alimentaires.

Un tissu économique fragile touché par des défaillances

Si Paris conserve une forte densité de commerces, la fragilité de ces établissements s’est nettement accentuée depuis la crise sanitaire. Le nombre de défaillances (sauvegarde, redressement et liquidations judiciaires) a fortement augmenté entre 2019 et 2025.

Si pendant la crise sanitaire les défaillances ont diminué, grâce à la mise en place des aides de l’Etat, le nombre de défaillances a augmenté par la suite, dépassant même le niveau pré-covid. Ce constat, valable sur toutes les géographies, est plus marqué à Paris ou Lyon.

Par ailleurs, en observant les taux de défaillances – le nombre de défaillances d’entreprises pour la période N rapporté au nombre total d’établissements actifs à la fin de la période N – on observe un alignement de Paris avec les autres géographies. Si avant covid (entre 2017 et 2019) le taux de défaillance à Paris était plus faible qu’ailleurs (avec 2,5% tous métiers de proximité confondus), celui-ci s’établit désormais au niveau des autres géographies (avec 3,8%)

Transactions en berne : vers un attentisme des acteurs parisiens ?

L’un des indicateurs les plus révélateurs du climat économique local, c’est la dynamique transactionnelle : combien d’entreprises changent de main, et à quel prix ?

Le constat est le suivant : le nombre de ventes de fonds de commerce a chuté beaucoup plus fortement à Paris qu’ailleurs pendant la crise et il ne retrouve pas son niveau pré-COVID, en particulier dans les secteurs alimentaires et non alimentaires.

Avant la crise, les prix médians des fonds de commerce à Paris étaient nettement plus élevés que dans le reste de l’Île-de-France ou à Lyon. Depuis la crise sanitaire, les prix se sont stabilisés à Paris, pendant qu’ils augmentaient ailleurs. Ce mouvement peut être lu comme une correction post-crise logique avec un effet rattrapage ou un signal d’alerte : les acquéreurs investissent ailleurs, les perspectives perçues à Paris se dégradent.

Quels enseignements tirer des ratios financiers ?

Au-delà des tendances structurelles observées dans le nombre de commerces, les défaillances ou les transactions, nous avons réalisé une analyse approfondie des principaux ratios financiers des entreprises de proximité parisiennes entre 2018 et 2023.

Parmi les indicateurs étudiés :

  • Chiffre d’affaires médian

  • Rentabilité (résultat net et EBE)

  • Structure d’endettement (dettes/fonds propres)

  • Liquidité vs. chiffre d’affaires

  • Capitaux propres sur total bilan

  • Proportion d’entreprises en perte

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    Rédigé par Océane Lenain

    Océane, COO (Chief Operating Officer), assure le lien entre le produit et le commerce. Elle rédige des articles qui montrent aux utilisateurs comment utiliser les fonctionnalités de la plateforme à travers des cas d'usage concrets, facilitant ainsi leur prise en main rapide et efficace.