Conseiller, orienter, structurer : le rôle clé de la CCI Hautes-Alpes auprès des entrepreneurs

Dans les Hautes-Alpes, la Chambre de commerce et d’industrie joue un rôle clé auprès des entreprises locales. De la création à la transmission, en passant par la gestion de crise, ses conseillers sont aux côtés des entrepreneurs à chaque étape.
Entretien avec Coralie Colomban, conseillère entreprise à la CCI Hautes-Alpes, pour discuter de son rôle d’accompagnement et de l’importance de la donnée.
Notre apport pour les collectivités
Témoignage collectivité
UN MÉTIER DE TERRAIN, ENTRE ÉCOUTE, CONSEIL ET RÉACTIVITÉ
Pouvez-vous nous présenter la CCI Hautes-Alpes et votre rôle au sein de la structure ?
La CCI des Hautes-Alpes est un acteur de proximité qui accompagne les entreprises tout au long de leur vie, de la création à la cession, en passant par le développement, les situations de crise ou encore les changements de statut. Nous intervenons sur un territoire très vaste et peu densément peuplé, ce qui fait que, contrairement à d’autres CCI plus grandes et plus sectorisées, nous sommes ici des conseillers généralistes. Evidemment certains conseillers ont des compétences clés : une de mes collègues est spécialisée dans les bureaux de tabacs ; de mon coté j’accompagne beaucoup d’hôtels car je connais l’ensemble des labels en hôtellerie.
Mon rôle est d’accompagner les porteurs de projet et les chefs d’entreprise à différentes étapes : création, reprise, développement, et parfois aussi gestion de difficulté. Je travaille aussi bien avec des commerçants de proximité, des restaurateurs, des professionnels du tourisme, que des indépendants en micro-entreprise. J’interviens beaucoup sur de la création reprise et on les accompagne :
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- En les conseillant sur la réglementation (le choix des statuts par exemple),
- En les formant et en les préparant à l’obtention d’une demande de financement. On explique des concepts financiers et on prépare les créateurs aux interactions avec les banques.
J’ai aussi été amenée à accompagner des entreprises en difficulté sur des problématiques de trésorerie. Par exemple cet hiver à Briançon la mairie, dans le cadre de sa politique de redynamisation du territoire, a entrepris des travaux. Certains commerces ont vu leur rue fermée pendant plusieurs semaines ce qui peut entrainer des difficultés de trésorerie. Notre rôle dans ce cas est d’identifier les points d’actions (négocier les conditions de crédit avec leur banque, limiter les agios…) ou les aides éventuellement mises en place.
Quels sont les principaux défis auxquels vous faites face dans votre quotidien ?
L’un des principaux défis, c’est que les profils sont très hétérogènes, ce qui nous demande d’avoir une vision à 360°. On doit avoir la capacité d’accompagner tous les types de projets, tous les secteurs d’activité et sur des problématiques multiples (juridique, financier…). Pour avoir ce panorama global par exemple je fais de la veille juridique, je me suis beaucoup abonné à des newsletters de la BPI, de l’URSSAF, des services publics etc.
COMMENT ATOMETRICS APPORTE UNE VALEUR AJOUTÉE À L'ANALYSE DE LA CCI HAUTES ALPES
Pourquoi avez-vous choisi d’intégrer Atometrics dans vous outils d’analyse et comment s’est passée sa mise en place ?
J’utilise Atometrics de manière très régulière, notamment pour l’accompagnement à la création et à la reprise d’entreprise. L’outil fait désormais partie intégrante de ma méthode de travail, dès qu’un porteur de projet me soumet un business plan ou un prévisionnel.
Je m’en sers souvent pour valider les hypothèses de business plan du porteur, objectiver mon propre avis sur le projet, et surtout, renforcer la crédibilité du dossier auprès des financeurs. Aujourd’hui, quand j’écris une note à destination de la Banque Populaire ou du réseau Initiative — avec qui nous avons des conventions — j’y joins systématiquement une analyse issue d’Atometrics. C’est un vrai plus pour que la demande de financement soit prise au sérieux.
Ce que j’apprécie aussi, c’est que l’outil me permet de justifier mes positions auprès des porteurs de projet. Si je dois dire à quelqu’un que son estimation de chiffre d’affaires est irréaliste, je ne me base pas sur mon intuition ou mon expérience personnelle uniquement : je m’appuie sur des données chiffrées, comparées au marché local. Cela permet un dialogue plus constructif, plus transparent, et souvent mieux accepté.
Comment utilisez-vous les données fournies par Atometrics dans vos analyses ?
Parmi toutes les données disponibles dans Atometrics, celles que j’utilise le plus sont les ratios financiers :
- Les chiffres d’affaires médians par secteur,
- Les niveaux de marge.
Ces éléments me servent à analyser les dossiers dans le détail, à comparer les prévisions du porteur avec la réalité du terrain, et à repérer d’éventuelles incohérences.
Par exemple, dans le cadre d’une reprise dans la restauration rapide, j’ai pu identifier que le taux de marge annoncé à 73 % était trop élevé, comparé à la moyenne de 68 % observée sur le secteur sur un panel de plus de 200 comptes. C’est une alerte que j’ai pu transmettre au porteur de projet.
J’utilise également la densité commerciale, notamment pour évaluer la concurrence dans une zone donnée. Dans certains cas, j’ai pu alerter un entrepreneur sur un secteur déjà saturé, ce qui a permis de réorienter le projet en amont.
La partie sur les loyers commerciaux permet aussi de jouer notre rôle de conseil. En ayant des références sur les niveaux de loyer par m² par an, nous pouvons orienter un créateur / repreneur en lui indiquant si le niveau de loyer qu’on lui propose est surévalué et s’il est en capacité de négocier.
Quels sont les plus de la solution ?
Le principal point fort d’Atometrics, c’est de nous permettre d’ancrer nos conseils dans des faits concrets et des données chiffrées. Cela change complètement la nature de l’accompagnement : on ne donne plus un avis “subjectif”, on structure une analyse. C’est particulièrement important quand on travaille sur des dossiers avec des montants élevés ou face à des partenaires bancaires.
C’est un outil qui nous renforce dans notre rôle de tiers de confiance. Il donne du poids à nos recommandations, il professionnalise nos échanges, et il montre aux porteurs de projet qu’ils sont accompagnés par des gens avec des outils professionnels.
Pour aller plus loin

Rédigé par Océane Lenain
Océane, COO (Chief Operating Officer), assure le lien entre le produit et le commerce. Elle rédige des guides pratiques qui montrent aux utilisateurs comment utiliser les fonctionnalités de la plateforme à travers des cas d'usage concrets, facilitant ainsi leur prise en main rapide et efficace.